Il y a quelques jours, le monde s’unit pour célébrer la Journée mondiale de la santé mentale, une occasion précieuse de mettre en lumière des réalités souvent invisibilisées dans nos environnements professionnels. Parmi ces enjeux, la neurodiversité et particulièrement l’inclusion des personnes atteintes de TDAH ou de troubles du spectre autistique mérite toute notre attention dans le secteur événementiel. Faisons une réflexion approfondie sur la manière dont nos événements peuvent devenir des espaces véritablement inclusifs qui accueillent et valorisent toutes les formes de fonctionnement cognitif. Cette journée représente bien plus qu’un symbole, car elle nous invite à transformer concrètement nos pratiques pour que chaque participant se sente pleinement intégré et respecté. L’événementiel possède ce pouvoir unique de rassembler les personnes et doit donc porter une responsabilité particulière dans la création d’expériences accessibles à tous sans exception.
Comprendre la neurodiversité pour mieux l’accueillir
La neurodiversité reconnaît que les cerveaux humains fonctionnent selon des modes variés qui constituent une richesse plutôt qu’un déficit. Le TDAH, qui touche environ cinq pour cent de la population adulte, se caractérise par des difficultés d’attention, une impulsivité et parfois une hyperactivité qui impactent la participation aux événements traditionnels. Je constate régulièrement que nos formats standardisés créent involontairement des barrières pour ces profils pourtant porteurs d’une créativité et d’une énergie exceptionnelles.
Les troubles du spectre autistique concernent quant à eux près de un pour cent de la population avec des manifestations extrêmement variées. Certaines personnes autistes présentent une hypersensibilité sensorielle qui transforme un événement classique en véritable épreuve physique et émotionnelle. Les lumières vives, les sons forts, les foules denses et les interactions sociales non structurées génèrent une surcharge cognitive épuisante. Qui peut conduire à l’évitement complet de ces situations.
L’événementiel gagne considérablement à intégrer ces réalités dès la conception de ses formats. Cette approche inclusive ne bénéficie pas uniquement aux personnes neurotypiques, mais améliore l’expérience globale de tous les participants. Les aménagements pensés pour la neurodiversité créent des environnements plus confortables, plus reposants et paradoxalement plus stimulants intellectuellement pour l’ensemble de votre audience.
Comprendre que ces fonctionnements cognitifs différents ne constituent ni des maladies à guérir ni des handicaps à compenser, mais simplement des variations naturelles du cerveau humain transforme radicalement notre posture professionnelle. Cette perspective valorisante ouvre des possibilités créatives infinies pour repenser nos événements.
Structurer vos programmes pour favoriser la prévisibilité
Les personnes atteintes de TDAH ou d’autisme bénéficient grandement de programmes clairement structurés qui réduisent l’anxiété liée à l’imprévu. Je vous encourage à communiquer votre planning détaillé bien en amont de l’événement avec les horaires précis, la localisation exacte de chaque activité et une description du déroulement attendu. Cette prévisibilité permet aux participants neuro atypiques de se préparer mentalement et de développer des stratégies d’adaptation.
Incluez dans votre communication préalable des informations sensorielles précises sur l’environnement que vos participants découvriront. Précisez le niveau sonore attendu, l’intensité lumineuse, la densité de la foule et les types d’interactions sociales prévues. L’événementiel gagne en professionnalisme en fournissant ces détails. Qui permettent à chacun d’évaluer son niveau de confort et d’anticiper ses besoins.
Respectez scrupuleusement les horaires annoncés, car les changements de dernière minute déstabilisent particulièrement les personnes autistes. Qui ont construit leur organisation mentale autour du programme initial. Si des ajustements deviennent inévitables, communiquez-les le plus rapidement possible avec des explications claires sur les raisons de ces modifications.
Prévoyez des temps de pause réguliers et suffisamment longs pour permettre la récupération cognitive. Les personnes atteintes de TDAH ont besoin de ces respirations pour recentrer leur attention. Tandis que les personnes autistes utilisent ces moments pour évacuer la surcharge sensorielle accumulée. Ces pauses bénéficient également aux participants neurotypiques qui apprécient ces temps de décompression.
Repenser les formats d’interaction sociale
Proposez des activités de networking structurées comme des speed meetings. Où les participants changent d’interlocuteur à intervalles réguliers selon un protocole clairement établi. Ce cadre rassurant élimine l’angoisse de savoir quand et comment aborder quelqu’un ou mettre fin à une conversation. L’événementiel peut ainsi faciliter des connexions professionnelles authentiques en sécurisant le cadre d’interaction.
Organisez des ateliers thématiques en petits groupes plutôt que des grands pléniers intimidants. Ces formats restreints permettent aux personnes atteintes de TDAH de maintenir leur attention plus facilement. Et aussi aux personnes autistes de participer sans être submergées par le nombre d’interlocuteurs. La qualité des échanges s’en trouve considérablement enrichie pour tous les participants.
Formez vos équipes d’accueil et d’animation à reconnaître les signaux de détresse et à proposer discrètement un accompagnement aux personnes qui semblent en difficulté. Cette bienveillance active transforme l’atmosphère générale de votre événement. Ainsi, crée un climat de sécurité psychologique où chacun ose être authentique.
- Partager l'article :