Depuis début mars, les intermittents n’ont quasiment plus de contrats. Certains artistes ont réussi à survivre grâce à des cours donnés en ligne. Les techniciens et ouvriers, eux, n’ont pas de solutions de repli. Pour le septième art, les tournages ont cessé. Même si l’on peut continuer à créer chez soi, c’est la production et la diffusion qui engendrent les bénéfices.
Dans cette crise, les intermittents, partie intégrante de l’industrie des événements, se retrouvent dans une impasse. Malgré les mesures entreprises depuis la crise, ils ont du mal à survivre. Les revenus baissent, mais les charges, elles, demeurent les mêmes. Pourtant, ces professionnels n’ont pas la possibilité d’adopter les mêmes solutions que les entreprises ou les planificateurs événementiels.
Les solutions mises en pratique ne sont pas suffisantes pour les intermittents
Les intermittents fonctionnent sous CDD toute l’année. Ainsi, ils dépendent du nombre de contrats qu’ils obtiennent et de l’allocation d’aide au retour à l’emploi. Avec le Coronavirus, tout a été suspendu. Catherine Ambach, violoniste professionnelle depuis plus de 35 ans, confie : “nous étions les premiers à devoir arrêter le travail et nous serons sans doute les derniers à le reprendre”.
Situation très perturbante pour ces professionnels. A savoir qu’on recense plus de 270 000 intermittents du spectacle en France. Tous n’ont aucune idée de la suite de leur activité. Même lorsque le déconfinement commencera petit à petit, la reprise des événements de grande envergure ne fera pas partie des priorités. Certains redoutent un impact allant jusqu’aux 2 prochaines années.
L’accès au régime des intermittents n’est possible qu’avec l’atteinte de 507 heures de travail en un an. Les activités ayant cessé en début d’année, une poignée de professionnels seulement ont eu le bon compte. Conscient du problème, les ministères de la Culture et du Travail ont alors annoncé le « gel » de toute la période du confinement.
La majorité des intermittents n’ont touché que près de la moitié de leur revenu mensuel au cours de ces derniers mois. De plus, le délai de carence met certains dans l’impasse. Vincent, directeur de production d’un tournage, a affirmé : “parce que je suis bien payé, je dois effectuer huit mois de carence. Si le confinement dure deux ou trois mois, on peut serrer les dents, mais au-delà ça va devenir compliqué”.
Il y a quelques jours, le soutien confirmé pour le secteur événementiel a ravivé l’espoir des professionnels du secteur. Les intermittents, eux, restent perplexes quant au temps que devra prendre la reprise des activités. De plus, toutes risquent de se situer à la même période. S’ils pouvaient accepter deux contrats auparavant, ils devront en choisir un si les dates sont les mêmes.
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