Louis Aubert est le créateur de Tracktl, une application musicale événementielle qui favorise l’interactivité et la collaboration pour fidéliser vos participants.
Trouver la solution musicale adaptée à son événement peut être un véritable casse-tête pour un organisateur. Non seulement les solutions peuvent être onéreuses, mais elles contentent rarement l’ensemble des participants. Louis Aubert a peut-être trouvé une réponse à cette problématique. Il y a 6 ans, il a créé Tracktl avec son associé Thibault.
L’application, qui ne cesse d’élargir son panel d’activités, propose différentes animations musicales basées sur l’interactivité et la collaboration entre les invités. Aujourd’hui, la formule de Tractkl séduit de plus en plus d’acteurs du marché qui voient l’application comme un moyen de fidéliser les participants de leurs événements.
Comment vous est venue l’idée de créer Tracktl ?
Nous avons créé Tractkl en 2013. Quand j’ai rencontré mon associé Thibault, il revenait d’un voyage au Vietnam. Là-bas, il avait constaté la folie des karaokés, notamment. Ça nous a donné envie de créer une application musicale qu’on pourrait utiliser avec des amis en soirée. Nous sommes donc partis sur l’idée de faire une playlist collaborative, c’est-à-dire que chaque personne peut choisir ses musiques qui sont ensuite votées par les autres participants.
Après cela, les morceaux avec le plus de votes sont diffusés. C’était l’idée de départ, qui a évolué avec le temps. On a gardé cette volonté de faire de l’interactif et du collaboratif autour de la musique, mais nous sommes passés de BtoC à BtoB avec deux offres principales : événementiel et sonorisation.
Avec le premier modèle, nous avons organisé plus de 10 000 soirées. Le problème, c’est qu’il était difficile de gagner de l’argent avec parce que c’était gratuit. Nous voulions le monétiser avec des options, mais c’était compliqué.
« Transformer les participants en acteur »
Quelles ont été les étapes clés dans la création de Tracktl ?
Fin 2014, on a commencé à avoir des demandes d’agences événementielles qui nous ont dit avoir deux alternatives pour la musique dans leurs événements : un DJ ou un groupe de musique. Elles souhaitaient utiliser notre application comme un jukebox en proposant aux clients de choisir la musique pour éviter que chacun aille voir le DJ en lui demandant un morceau. Pour trois heures de musique sur une soirée, on nous a proposé 1 700€. Nous sommes passés de quelque chose sans véritable business model efficace à un gros business model. Ça a été notre première offre, une offre événementielle.
On a fait plus de 1000 événements, du séminaire d’entreprise de trente personnes à la finale de Roland-Garros. Sur la finale de la Coupe de France entre le PSG et Rennes, nous avons organisé une battle pour savoir quel camp allait avoir sa chanson qui passe. On a toujours essayé d’inclure cette interactivité dans différents scénarios.
Nous avons développé l’offre événementielle depuis. Les agences ont vu que nous pouvions faire du jukebox, elles nous ont donc demandé si nous pouvions faire autre chose. On a alors créé une offre de “recommandation DJ”. Plutôt que d’aller voir le DJ, les gens peuvent, par l’application, faire des recommandations au DJ.
Ensuite, les groupes de musique sont venus nous voir. Chacun d’entre eux présente un catalogue de ce qu’il peut jouer et on l’intègre dans l’application. Là, les gens peuvent choisir ce qu’ils veulent écouter dans le catalogue de ce que sait jouer le groupe. Après, on a revisité un peu le blindtest et le karaoké. Nous avons intégré le système de votes au karaoké et rajouté de l’animation hors de l’application au blindtest.
Les agences événementielles doivent faire des soirées pour leurs clients tous les ans, mais proposer à chaque fois un DJ différent, c’est un budget. Elles recherchaient plus de digital, plus d’interactif, des moyens de transformer les participants en acteur et pas en spectateur. C’est comme ça que ça a commencé. Aujourd’hui, nous avons 50% de clients “agences” et 50% de clients “entreprises”.
« Nos chefs de projet sont très à l’écoute »
A quel point l’identité sonore est importante lors d’un événement ?
Ça va dépendre du type d’événement. Par exemple, pour une soirée entre collaborateurs, ça peut être complètement ouvert. On peut avoir aussi bien du Gilbert Montagné que le dernier hit de Roméo Elvis. Après, il peut y avoir des soirées à thème. On a fait une soirée où on nous a demandé uniquement de la musique disco. Là, ce qu’on va faire, c’est qu’on va autoriser uniquement des catalogues disco dans le jukebox. Soit on ouvre complètement le jukebox à tous les titres soit on ne met que des titres d’un certain style.
Après 2016, on a commencé à développer une activité de sonorisation. Le principe est de mettre de la musique en continu, un peu comme un Deezer Pro, dans des lieux BtoB. C’est peut-être moins “événementiel”, mais c’est là qu’on nous demande une identité sonore. Sur la partie événementielle, l’identité sonore a parfois lieu sur des opérations externes. Une des raisons pour laquelle les entreprises nous font confiance c’est qu’on est capable de proposer le panel de cinq animations de musiques très différentes, mais complémentaires.
Qui sont vos concurrents sur le marché ?
Potentiellement, tous les DJ peuvent être des concurrents, mais comme on commence à travailler avec certains d’entre eux ils deviennent petit à petit des partenaires. C’est pareil pour les groupes de musique. Toutes les plateformes qui référencent des artistes peuvent être soit des partenaires parce qu’ils nous référencent soit des concurrents parce qu’une agence va passer par eux.
Quelle est la clé du succès de Tracktl?
On a un très bon produit, qui marche bien et qui ne nécessite pas de télécharger une application quand on participe. Surtout, quand on va voir les commentaires de nos clients et les retours qu’on reçoit par mail, c’est la qualité de la gestion de projet qui plaît. Tous nos chefs de projet sont très à l’écoute. On fait du web, mais on est très humain sur la façon dont on gère les choses. Les clients sont très contents, on a des retours super sympas de toutes les équipes avec qui on bosse donc c’est super.
Comment un organisateur peut identifier l’animation qui conviendra à son événement ?
Quand on fait un événement, le client nous fait un brief. Ensuite, nous lui faisons une proposition. Ce qu’on fait à chaque fois c’est qu’on va “sizer” en fonction du brief, du budget évidemment et nous accompagnons le client sur la manière dont il veut communiquer dessus auprès des participants. Est-ce qu’il communique en amont ou est-ce que ce n’est que de la surprise, par exemple.
« Un aspect passé-présent-futur que les clients aiment «
Est-ce que les organisateurs bénéficient réellement de l’investissement réalisé pour la partie sonore d’un événement ?
Comme c’est engageant et que les invités peuvent participer, il y a beaucoup de retours positifs, les participants apprécient vraiment le fait de pouvoir donner leur avis sur la musique. Il y a un côté un peu égocentrique là-dessus parce que quand on propose une musique et que l’on reçoit des votes, on se dit que c’est cool parce que les gens aiment les mêmes choses que nous.
Nous mettons les participants en avant. Sur la partie événementielle, on met souvent en place des social walls. On utilise les écrans présents sur les événements pour mettre la playlist en direct avec le nombre de votes. Sur la partie droite, on a la possibilité de mettre des messages, des photos et des gifs qui permettent d’avoir différents niveaux de contenus.
Après l’événement, on fait la “play souvenir” avec les titres qui ont été les plus plébiscités et l’album souvenir des photos et messages. On a un aspect passé-présent-futur que les clients aiment, car ça leur fait un feedback.
Quelles sont les ambitions futures de Tracktl ?
C’est la première année où nous poussons autant les cinq offres. On veut vraiment devenir connu pour ces offres-là. Nous allons sortir un nouveau site dédié à l’événementiel où nous présenterons vraiment bien ces cinq animations. On a fait plus de 1 000 événements, dont 80% de corporate.
Nous allons essayer d’augmenter les 20% de grand public en allant sur de très grandes opérations. On veut faire partie des discussions pour les JO, pour les clubs de football, etc. Nous l’avons déjà fait pour le club de football de Montpellier. Toute la saison dernière, on permettait au public de choisir les musiques diffusées dans le stade.
C’est sur ce genre d’opérations très impressionnantes qu’on aimerait aller. Mais tout cela ne concerne que la France. Forcément, à un moment donné, nous commencerons à réfléchir à l’étranger. On fait des événements en Italie, en Espagne, au Luxembourg, en Belgique et un peu partout en Europe, mais c’est par des agences françaises qui travaillent pour des clients français dans ces pays-là.
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