Les deux géants de l’événementiel de divertissement, AEG Presents et Live Nation, ont annoncé récemment qu’ils n’avaient pas l’intention de développer l’utilisation de la reconnaissance faciale dans leurs événements.
Contrairement à ce qu’ils avaient annoncé, AEG Presents et Live Nation s’alignent sur les réquisitoires de nombreux artistes et fans qui refusent la reconnaissance faciale au sein d’événements tels que concerts et festivals. En effet, l’un des arguments des contestataires est la violation de la vie privée du public qui, grâce aux nouvelles technologies, peut désormais être fiché et observer durant les événements. Ce que craignent les artistes, c’est que ces informations soient utilisées à d’autres fin que celle de la sécurité, notamment pour traquer les immigrés illégaux. Les protestations sont parties du partenariat entre Ticketmaster, filiale de Live Nation, avec une startup du Texas, Blink Identity. La petite entreprise est effectivement spécialisée dans les outils destinés à la reconnaissance faciale.
Reconnaissance faciale : une collecte de données dangereuse
Alors que la reconnaissance faciale commence à faire son entrée dans le monde du sport, sur les stades de Baseball aux Etats-Unis, et de football en Europe, le monde de la musique la rejette en bloc. Pour les ligues et fédérations sportives, cette technologie permet de traquer, notamment, les comportements racistes de certains fans dans les gradins. En ce qui concerne concerts et festivals, la proposition de Blink Identity est de permettre aux fans de faire un selfie et de l’associer à l’achat d’un billet pour ensuite faciliter leur entrée sur le site. D’après Mary Haskett, co-fondatrice de la startup, ces données sont supprimées après l’événement. Fait sur lequel artistes et public ont des doutes dans un monde où les données personnelles se monnaient au prix fort. Un point qui traduit le manque de confiance accordé aux sociétés publicitaires et commerciales par le grand public. Cet argument semble être partagé puisqu’aussi bien AEG Presents, organisateur du festival Coachella, que Live Nation, ont abandonné leurs velléités. Des festivals comme South by Southwest, Lollapalooza, Bonnaroo, Governors Ball, Voodoo Music and Arts Experience ou le Summer Meltdown Festival ont affirmé, de leur côté, ne pas être intéressés par cette nouvelle technologie.
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